Création de supports de communication : Les erreurs de graphisme fréquentes
Article publié le 31 Mai 2024
Temps de lecture : 5 minutes

Nous sommes déjà au mois de mai, mais il n’est jamais trop tard pour faire un petit point sur la création de supports de communication et les erreurs de graphisme fréquentes qu’il est possible d’éviter.
En tant que graphiste et web designer freelance, j’aime beaucoup observer ce qui se fait autour de moi dans le monde de la communication et du design. Comme pour chaque domaine, il existe ce que l’on appelle de la déformation professionnelle : avoir le réflexe d’analyser à travers le prisme de notre métier chaque détail d’un élément.
Très souvent, cela m’amène à réfléchir sur comment pourrait être amélioré tel ou tel axe sur l’identité visuelle et la communication d’une entreprise ou d’une association. Je vous liste aujourd’hui 5 erreurs graphiques que je ne voudrais plus voir en 2024 afin de vous aider à prendre en main la création de supports de communication comme des chefs !
Table des matières
- Création de supports de communication : Les erreurs de graphisme fréquentes
- Première erreur : Un manque d’identité visuelle et le non respect d’une charte graphique.
- Deuxième erreur : Le non respect de l’accessibilité
- Troisième erreur : Une hiérarchie des informations maladroite
- Quatrième erreur : Le non respect des lois
- Cinquième et dernière erreur : La malédiction des templates
Première erreur : Un manque d’identité visuelle et le non respect d’une charte graphique.
Lorsque je parle d’identité visuelle et de charte graphique, je ne parle pas uniquement de votre logo.
Je vous l’évoquais dans mon précédant article concernant les 5 bonnes pratiques derrière la conception d’un logo. Dans la mesure du possible, il est très fortement recommandé d’avoir ce que l’on appelle une identité visuelle. Le logo étant une première approche visuelle de votre entreprise ou association, l’identité visuelle est elle, l’ADN visuel de votre structure. Elle englobe tous les éléments recherchés et conçus pour donner un relief accrocheur à votre vitrine : le logo et ses déclinaisons, les polices d’écriture, les couleurs, les icônes, les illustrations, etc.
Pour les utiliser correctement, on y associe la charte graphique, qui est l’ensemble des règles lié au bon fonctionnement de votre identité visuelle.
Avoir une identité visuelle bien exécutée, c’est s’assurer d’avoir des supports de communication cohérents dans la manière dont ils ont été conçu.
Souvent, avoir une identité visuelle a un prix : le ou la graphiste freelance travaillera sur votre projet pendant quelques semaines, et mènera des recherches stratégiques d’un point de vue marketing. Si vous n’avez pas le budget, vous pouvez toujours demander à votre prestataire s’il est possible d’inclure à la prestation ce que l’on appelle un brandboard. Il ne s’agit pas là d’une charte graphique complète mais d’un tableau récapitulatif des éléments primordiaux utilisés dans la conception de votre logotype et de ses déclinaisons : polices d’écriture et palette de couleurs. J’inclus automatiquement le brandboard à mes prestations lorsque mes clients n’ont pas le portefeuille nécessaire pour s’offrir une identité visuelle complète avec charte graphique.
Cela vous permet d’avoir des couleurs et des polices d’écriture définies pour vos supports de communication.
Car c’est une erreur que je n’aime pas voir, et que je n’aimerais plus voir en 2024 et au delà : Les utilisations excessives de couleurs et polices d’écriture différentes. Impossible de saisir alors l’identité de votre entreprise et de vous démarquer de votre concurrence. Vous ne serez pas reconnaissable aux yeux de vos prospects et futurs clients, ce qui pourrait être dommage pour votre projet.


Deux exemples de brandboard que j’ajoute dans les livrables de mes clients.
Deuxième erreur : Le non respect de l’accessibilité
Que vous aillez une identité visuelle ou non, il y a une notion très importante dans le design graphique qu’il faut absolument respecter : L’accessibilité, et je parlerais ici plus particulièrement du principe de perception.
Il arrive encore qu’en 2024, des textes soient peu visibles car superposés à des fonds peu adaptés à leur couleur. En faisant cela, vous pouvez être sûr.es que les informations ne seront que peu lisibles et surtout, fatalement peu lues par vos prospects. On bannit donc les couleurs trop proches, ou le texte directement superposés à des photos (dans quel cas il est préférable d’ajouter un fond coloré par dessus la photo en jouant avec son opacité).
Il existe des outils permettant de contrôler le contraste de vos couleurs entre elles, j’utilise personnellement Tanaguru Contrast-Finder.
L’accessibilité ne se résume pas qu’au contraste des couleurs, mais aussi à vos polices d’écriture : elle faut qu’elles soient suffisamment lisibles pour leurs utilisations (c’est d’ailleurs pour cela qu’on utilise généralement deux polices d’écriture différentes).
Aussi, ne sous estimez pas leurs tailles ! Le but n’est pas de déclencher une fatigue visuelle chez vos prospects et futurs clients. Si vos supports de communication sont destinés à vos réseaux ou site Internet, il est d’autant plus important de porter une attention particulière à la taille de vos textes car vos images seront compressées avant d’apparaître en ligne, et peuvent parfois souffrir d’une perte de qualité.
De même, ne centrez pas systématiquement tout vos textes, en particulier de longs paragraphes. Cela peut être inconfortable à la lecture et donc, faire louper des informations à vos prospects, ce que l’on ne veut absolument pas (et cela vaut également pour vos sites Internet)


Le flyer de droite présente un non respect du contraste
Troisième erreur : Une hiérarchie des informations maladroite
Un peu à l’instar du contraste et de la taille des textes sur vos supports, pensez aussi à la hiérarchie de vos informations.
C’est votre rôle d’apporter les informations à vos prospects, et non pas à eux de chercher. Si vous ne prêtez pas attention au moindre détail, vous risquez de vous invisibiliser face à la concurrence et donc de perdre de la crédibilité dans votre secteur d’activité.
Il est toujours bon de savoir que chaque information se classe par niveau d’importance. Je ne parle pas ici des couleurs utilisées, mais d’autres paramètres à prendre en compte.
Jouez avec la taille des polices en mettant les informations clefs en valeur. Plus que la taille des polices, n’hésitez pas non plus à jouer avec vos polices en elle-même. Si vous en avez deux, utilisez en une pour les titres et les courtes informations, l’autre pour les sous-titres et les paragraphes.
Si vos polices disposent de graisse (épaisseur du trait), profitez-en et amusez-vous avec. Vous pouvez aussi mettre en valeur certains mots ou bouts de phrase importants par une mise en gras (attention à ne pas trop en abuser).
Ne noyez pas non plus vos supports sous une flopée d’informations. N’indiquez seulement que l’essentiel, surtout dans le cas où vous postez votre support sur un réseau social disposant de description.

Sur ce roll-up réalisé à l’occasion de la Gamers Assembly 2024, j’ai hiérarchisé de la bonne manière les informations : Les deux dates en premier lieu, l’enjeu de l’évènement (le prix), puis le rendez-vous de 19h15 pour les finales.
Quatrième erreur : Le non respect des lois
Faites attention lorsque vous créez vos supports de communication par vos propres moyens, tout n’est pas permis !
Je vois très souvent des flyers ou autres supports de communication sans mentions légales, ce qui est interdit par la loi. Je pense par exemple, à la mention “ne pas jetez sur la voie publique”, ou au manque de mention quant à l’imprimeur.
Je vous laisse un article complet daté de 2023 regroupant les mentions légales à faire figurer sur vos supports de communication imprimés.
Il est également important de ne pas utiliser de photos ou images qui ne sont pas libres de droit. A noter qu’il ne faut pas lésiner sur les crédits des artistes. Il est souvent indiqué sous les photos ou images trouvables sur Internet si elles sont “free for personal / commercial use” (gratuite pour usage personnel / commercial). Par ailleurs, l’outil de recherche d’image Google vous propose le choix de filtrer les résultats selon ces droits.
Cinquième et dernière erreur : La malédiction des templates
C’est un combat acharné que mènent les graphistes contre l’utilisation des templates.
Je vous en parlais dans mes deux derniers articles : au même titre que pour les logos prêts à l’emploi, les templates destinés aux supports de communication peuvent parfois jouer en votre défaveur.
En effet, vous êtes beaucoup d’entrepreneurs à utiliser les sites Internet vous proposant des templates majoritairement gratuits. Qui dit beaucoup, dit “vu et revu”. Vous risquez peut-être même, en utilisant un template tel quel, de vous fondre dans la masse et de ne pas ressortir aux yeux de vos prospects.
Alors si vous avez lu mon article où je vous donnais les 5 bonnes pratiques pour créer votre logo vous-même, vous savez ce que je vais vous dire. Retravaillez les templates que vous utilisez !
Je ne suis pas particulièrement contre les outils tels que Canva lorsque l’on ne dispose pas de budget à allouer à sa communication (bien que cela soit dommage de se passer d’un ou d’une graphiste pour vous donner un coup de pouce professionnel). En revanche, je ne suis pas spécialement pour les templates sans modification.
Ce site vous propose, plus que des templates, de composer vous-même vos supports de communication et ce, en ligne. Il est dommage de ne pas en profiter. Nul besoin d’en démarrer un depuis le début, si cela ne vous fait pas envie. Vous pouvez tout à fait modifier un template déjà existant.
En lisant cet article, vous avez un peu plus de base pour construire de manière harmonieuse et en adéquation avec l’image de votre entreprise ou de votre association vos supports. Prenez en main cette carte à jouer et démarquez vous !